La patine du temps peut altérer les souvenirs. Je ne me souvenais plus quand j’avais lu ces vers de Shelley pour la première fois : « J’ai rêvé alors que je marchais au bord d’un chemin / L’hiver nu soudain se changea en printemps ».
D’habitude je suis plutôt fort pour me souvenirs de choses qui ne sont pas importantes, comme les romans de Charlotte M. Yonge, admirée de Lewis Carroll.
Mon ami me donna un conseil : « Il suffit d’être à l’extérieur pour regarder l’intérieur de ses souvenirs. »
Ma tante trouve que les phrases de mon ami semblent écrites par des robots polymorphes. Je n’ai jamais rencontré de robots polymorphes et ne peut donc confirmer son jugement.
Lorsque que je demandais des éclaircissements à mon ami, il précisa : « Je ne me sentirais pas en confiance avec quelqu’un qui m’affirme qu’il n’a aucun souvenir. Car il a au moins un souvenir, c’est de n’en avoir aucun. »
Ma voisine m’a consolé : « Les souvenirs, c’est quand ça reste dans la tête ».