Lecteurs vs Auteurs

« Agir sans but ni profit est l’attitude exacte » (Dogen, 1200-1253).

C’était une attitude que je voulais adopter depuis que mon ami – il a fait quelques études de lettres – voulait écrire un essai sur, « L’influence des lecteurs morts sur les auteurs vivants. »

J’étais étonné, je pensais qu’un auteur aimerait vérifier si ses lecteurs sont en bon état. Sont-ils trop vieux, trop jeunes ? Ont-il des problèmes de compatibilité avec l’auteur, avec le sujet du livre ? 

A la rigueur j’aurais évoqué les lecteurs morts, contemporains des auteurs disparus depuis longtemps, (« Longtemps, longtemps, longtemps / Après que les poètes ont disparu »- Prévert).

Je répondis à mon ami qu’à l’inverse, j’étais d’accord avec Barthes : « La naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’Auteur.« 

Barthes voulait dire, qu’une fois l’oeuvre d’un auteur livrée au public, cette oeuvre ne lui appartient plus. Il est mort symboliquement. (Du moins c’est ainsi que je l’interprète).

Il me regarda d’un oeil noir :  « Vous insinuez que mon projet d’essai serait carrément mort avant même d’avoir commencé ? » 

Je réfléchissais à un essai sur, « L’influence des mouches mortes sur les camemberts affinés. » 

prévert

Prévert (1900-1977), a des lecteurs vivants.

barthes_dejeuner_structural

Foucault, Lacan, Levi-Strauss, Barthes.

 

 

 

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