Ténèbres du coeur (1)

Dans « Profession romancier », Haruki Murakami pense que l’écrivain « s’enfonce dans les souterrains de la conscience. Descend au plus profond des ténèbres du coeur. Et plus l’histoire qu’il veut raconter est vaste, touffue, plus il doit aller loin dans le sous-sol. (…) Plus l’histoire à raconter est dense et fourmillante, plus l’obscurité dans laquelle plonge l’écrivain est lourde, épaisse. »

Avant cela, pour caractériser la littérature, il évoquait les « phénomènes à contre-sens », créatifs pour le romancier, illustré par ce dicton : « Le bois coule, la pierre flotte. »

J’invitais un ami à franchir avec moi l’obstacle des « ténèbres du coeur ».

Mon ami me fit remarquer : « Je ne vois pas comment nous allons pouvoir pénétrer dans les ténèbres de votre coeur. A ce propos je n’ai jamais douté des ténèbres qui sont le lot quotidien de votre conscience. »

Perfide insinuation ! Je n’ai pas mordu à l’hameçon.

Nous allions utiliser les ondulations de l’espace-temps – mes ondulations préférées – pour pénétrer dans mon for intérieur, où se trouve le coeur comme chacun sait. Il fallait seulement s’équiper d’une boussole, de lampes frontales et de quelques provisions.

(à suivre)

par Klee

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