Ténèbres du coeur (3)

Perdus, nous avancions dans les ténèbres et mon ami regrettait qu’il n’y eut pas d’oiseaux.

Les oiseaux dans un for intérieur c’est rare, mais…

Je le prévins qu’un léger brouillard masquait à présent les ténèbres du coeur, faisant presque de ce lieu une topothésie. Il me regarda avec un oeil de mélèze atteint de consomption.

Une phrase entendue dans le métro me semblait appropriée : « Je veux sortir de cette ombre qui n’est pas ma lumière. »

J’ai eu droit à un regard inquiet.

Notre capital d’orientation se rapprochait de zéro.

J’avais eu l’ambition de franchir l’obstacle des « ténèbres du coeur », et nous avions fait chou blanc.

Aurais-je du consulter une diseuse de bonne aventure ? Ce qui fit à dire à mon ami : « La sobriété de vos regrets m’impressionnent. »

(…)

Ouf, nous étions ressortis ! Mon cerveau faisait du surf népalais.

Pour me changer les idées, je me remémorais le « Sermon sur la mort » de Bossuet :

« …ce dernier moment, (…) effacera d’un seul trait toute votre vie, s’ira perdre lui-même, avec tout le reste, dans ce grand gouffre du néant. Il n’y aura plus sur la terre aucun vestige de ce que nous sommes… » 

Lire Bossuet est revigorant.

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